Escapades Littéraires au fil du temps
Sortie du premier livre des PEPS
SAMEDI 23 AVRIL 2016
Sortie officielle du livre
ESCAPADES LITTERAIRES au fil du temps
rédigé par TREIZE auteurs PEPS
De gauche à droite
Pascal Rosnet - Didier Micheli - Stellia Venceslas - Daniel Glize - Laurence Op - Philippe Wolff -
Betty Séré de Rivières - Monique Lacroix - Françoise Teissier - Marie-Christine Frézal - Michel Bernardot - Rose-Marie Richard - Charles Merger
(photo Coralie Wernberg)
LIBRAIRIE LA PORTEE DES MOTS
Préface rédigée par Sabine Lauret - Ma Bibliothèque Bleue
Figurant parmi les 13 histoires
ma nouvelle
"EUGENE et CESARINE"
extrait
"...Dans la rue du Moulin d’Isnard, Césarine et Jeannine croisèrent des saltimbanques et des dompteurs de furets. Quelques troubadours les accompagnèrent jusqu’à la place Morgan. Jamais un lieu n’avait successivement autant changé d’appellations ! Place du Marché aux Bestiaux, place de la Liberté et place Garibaldi, elle prit sa plaque actuelle en avril 1946, en hommage à Jules Morgan, résistant abattu le 15 juin 1944 par la Gestapo au Val de Cuech avec Marcel Roustan et Gaston Cabrier.
Autant de noms familiers firent renaître le cœur de Césarine. Pour ce jour de fête, à grand renfort de charrettes tirées par des mules rousses, des tailleurs de pierre avaient apporté d’énormes blocs provenant des carrières d’Eyguières. Des conteurs clamaient les exploits de ces authentiques artisans qui s’évaluaient sans ménager leurs efforts. Depuis une taverne, les seigneurs en habits chatoyants se distrayaient en battant la mesure avec leurs pieds au rythme du burin s’enfonçant dans la chair du rocher.
Était-ce une performance également historique qu’Eugène Bonnet s’acharnait à dépasser ou aspirait-il à conquérir une bien-aimée ? Césarine se moquait du score. Seuls comptaient les bras vigoureux, le torse nu, les muscles brillants de sueur sous le soleil de juin, la grosse moustache drue et les longs cheveux noirs qui collaient au visage. Elle voulait déjà tout de ce gaillard. Ses qualités. Ses défauts. Même son ânonnement qui scandait ses efforts, un jargon incompréhensible qui l’encourageait à ne plus sentir les douleurs de ses poignets et de ses épaules. Aucun philtre rare, potion ancestrale ou savant bistouri pour extraire les maux n’auraient eu préséance sur les poisons et leurs antidotes qui torturaient le pouls de Césarine. Car celui qu’elle convoitait en devinant déjà qu’il serait sien n’était pas un parti libre…"